Les formations géologiques
Les vallées du Betz et de l’Ardouse ont un relief bien défini, typique des vallées fluviales, creusant le plateau du Gâtinais et faisant apparaître, sur les flancs, une succession de formations géologiques affleurantes.
LA CRAIE CAMPANIEN : la craie campanienne, datée du Crétacé supérieur, forme un « socle » sur toute la région, substratum pour les formations tertiaires présentes par-dessus.
L’ARGILE À SILEX : l’argile à silex, que l’on retrouve peu dans la région, est le produit d'altération superficielle de la craie. Elle est donc composée essentiellement de silex (provenant de la craie altérée) avec une matrice argileuse. On la trouve essentiel- lement sur les plateaux où la craie est affleurante, sans formations tertiaires en couverture.
LE SPARNACIEN : la formation dite du « Sparnacien » est présente au niveau des vallées du Betz et de l’Ardouse essentiellement sous forme de sable avec des grès très durs, quartziteux, à cassure lustrée, titanifère, (ce qui est un caractère commun à tous les grès sparnaciens du Sud du Bassin de Paris), avec des galets assez petits de silex bien roulés. À sa base, il se charge de silex plus volumineux, qui sont ceux de la craie sous- jacente restés intacts.
LA FORMATION À CHAILLES : la formation dite de « Poudingue à chailles » est un conglomérat non stratifié, contenant pêle-mêle, nullement classés, des galets très divers et de toutes dimensions. Beaucoup sont des silex crétacés régionaux, d'autres sont reconnus chailles (concrétions noduleuses) jurassiques avec leur structure propre.
LES ALLUVIONS : le fond des vallées est constitué d’alluvions modernes et récentes. Ce sont des limons résultant des dépôts des rivières et des crues. Ils contiennent une certaine quantité de sables et de graviers provenant de roches plus anciennes érodées par la rivière. Ce sont les formations les plus récentes des vallées, datant du Quaternaire (-1,65 Ma à aujourd’hui).
Richesses géologiques exploitées dans la région
LES ALLUVIONS AU NIVEAU DU LOING : plusieurs carrières de sables et graviers sont actuellement exploitées, notamment à Dordives (par l’exploitant Lafarge Granu- lats sur les zones « camping » et « Nançay ») et à Ferrières-en-Gâtinais.
LA CRAIE : la craie, qui peut être utilisée pour la chaux et comme Blanc-d'Espagne, a été exploitée, notamment au débouché du Fusain près de Château-Landon, et également près du château de Mez-le-Maréchal, à Dordives, dans une marnière souterraine, nommée la « Cave du Roy » de 30 m de profondeur.
L’ARGILE : l’argile du Sparnacien a été exploitée pour la tuilerie et les poteries (notamment une tuilerie au Sud-Est de Souppes-sur-Loing, à Lagerville, une autre implantée au début du XIXe siècle au lieu-dit Courte Épée de Ferrières-en-Gâtinais, une tuilerie égale- ment à Nargis et un peu plus loin la tuilerie et briquetterie de Bezanleu près de Nemours, à Treuzy-Levelay).
LES SILEX, LES CHAILLES ET LE GRÈS : les silex et poudingues ont été exploités massivement dans la région, ainsi que le grès éocène (quand il peut être débité), pour servir à la construction d’habitations et de murs de clôture (malgré la présence de pierres de taille à Souppes et Château- Landon).
LE FER : l'exploitation et le traitement du minerai de fer fut une industrie florissante chez les Sénons (période gallo-romaine), notam- ment à Ferrières, qui doit son nom Ferrariae au terme latin Ferraria qui désigne des établissements liés au fer. Ferrières, Dordives et Bransles sont répertoriées comme la partie la plus occidentale des gisements sénonais.
LE CALCAIRE : le calcaire de Château-Landon, calcaire non présent à proximité des vallées du Betz et de l’Ardouse, mais présent plus à l’ouest, est exploité depuis la période gallo-romaine et encore aujourd’hui, pour de la construction, mais également sous forme concassée. Les variations de qualité du calcaire permettent une diversification de l’exploi- tation. Le calcaire a ainsi pu être utilisé pour des constructions locales (moellons pour habitat). Il a également servi, et sert encore, de matière première pour la fabrication de la chaux à usage agricole (amendement), de la chaux de construction (mortier ou lait de chaux), mais aussi pour satisfaire des besoins industriels, comme par exemple depuis 1873 pour la sucrerie de Souppes-sur-Loing.
Cliquer sur l'image pour voir l'article "Géologie des vallées du Betz et de l'Ardouse" par V. Bemer , Bulletin N°3 de l'ASPBVBA