L’histoire du château de Thurelles est un patchwork difficile à reconstituer.
Celui que nous voyons aujourd’hui, à travers le rideau d’arbres de l’ex- Nationale 7, date du milieu de XIXe siècle.
Avant lui, deux autres châteaux (au moins...) ont appartenu à des "seigneurs de Thurelles".
Histoire du château de Thurelles
C’est en 1127 qu’apparaît pour la première fois le nom de Turelle : il indique un fief qui appartenait à l’abbaye de Ferrières. La trace se trouve dans une charte du roi LOUIS VI « confirmant les privilèges accordés à l’abbaye de Ferrières et indiquant les li mites de son domaine ».
Le plan le plus ancien est celui établi par Jean LATTRÉ (début du XVIIIe siècle), extrait d’un ensemble de 5 feuilles de la « carte particulière du canal du Loing ». Des bâtiments en carré y sont bien représentés à l’emplacement « Turelle », pouvant figurer un château et ses dépendances. Cette configuration rappelle plutôt un château du XVIIe siècle, qui a dû succéder à la « turelle » médiévale.
Entre le XIIe et le XVIe siècle, le fief de Turelle appartient à l’abbaye de Ferrières. Dans la liste des fiefs de l’abbaye, il est classé parmi les « petits fiefs ou simples domaines. »
Turelle sort probablement de la propriété de Ferrières à l’occasion des ventes de 1578 ou 1592. et revient à Claude Thiballier
En 1656, le domaine de Thurelle revient à un neveu, François THIBALLIER (fils de François THIBALLIER seigneur de Toury, un frère de Marie D’ATIS, lui-même flls de Claude THIBALLIER d’Angluze).
En 1755, Thurelles appartient à Elisabeth Catherine BRIQUET. Le 26août 1755, elle vend le château et en même temps la ferme de la Grange-Tachée, la ferme de Brandard, la métairie De Grosloi, la métairie du Pressoir à Catherine Auguste HEDELIN.
Par héritage et mariage, le domaine va entrer en possession de la famille LE CHARRON. La fille de Catherine Auguste Hedelin, Elisabeth Auguste Le Petit, née en 1736 à Nemours, épouse le 24 janvier 1753 le marquis Claude Urbain LE CHARRON
Le 10 novembre 1810, Thurelles est acquis par un roturier, Luc TIXIER, bijoutier-orfèvre à Paris. Luc et Marie TIXIER ont deux fils héritiers du domaine et sans descendance.
Le château est vendu par adjudication le 14 avril 1844 à Jean-Baptiste MOREAU (1791-1873),fils d’un riche marchand de bois de Château-Landon, notaire à Paris, maire et député du 7e arrondissement. En 1844, sa fille Marie-Victorine épouse Ernest Cosson et apporte Thurelles dans sa corbeille de mariage. Paul Cosson (1849-1926) en hérite, puis sa fille Jeanne Durand, sa fille à son tour Hélène Gallice, puis la nièce de cette dernière ;Élisabeth de Villepin.
Architecture du Château de Thurelles
Ce bâtiment dans son ensemble, magnifié par son pavillon central et par le développement de ses ailes, a plutôt été pensé comme une maison bourgeoise en milieu rural ; de la maison de maître à la résidence secondaire, nous rentrons dans la préhistoire des campagnes périurbaines du début du XIXe siècle. De proportions plus modestes que les châteaux nobiliaires, ces bâtisses restent à la marge du mouvement de castellisation aristocratique du XIXe siècle.
Un plan d’arpentage de la paroisse de Dordives, en juillet 1788, par Jean- Baptiste Semane, arpenteur géographe, indique une large cour carrée occupée sur deux de ses côtés par un bâtiment formant un L. Le tout est implanté le long de la petite voie rurale qui vient de la campagne et va vers la voie royale, qui deviendra la RN 7.
La reconstruction du nouveau château commence par l’édification du pavillon nord, celui qui contient les cuisines. Puis on construira, vers 1857, au sud du premier, un pavillon d'une belle importance implanté bien en position centrale, avec un accès depuis la petite voie rurale au nord par une allée assez longue jusqu’à l’esplanade donnant sur la façade d’entrée.
Vers 1876, est édifié dans un souci d’esthétique un pavillon au sud, en pendant de celui du nord, relié également par une pièce galerie.
La façade ouest de l’ensemble est plus simple que la façade est, avec également un escalier de deux volées symétriques ; elle donne sur une vaste pièce d’eau qui était auparavant un grand bac à sable du temps où le château accueillait un aérium de la Croix Rouge, à l’époque de Madame Hélène Gallice.
Cliquer sur l'image pour lire "Histoire et architecture de Thurelles" par G. Baumgarter et M. Houbert, bulletin N°8 de l'ASPBVBA